Qu'est ce qui différencie un bon modèle d'un mauvais modèle hydraulique?
De récents accrocs, rencontrés sur des logiciels de modélisation divers, m'ont amené à me poser la question suivante : finalement, qu'est ce qui fait la différence entre un bon modèle et un mauvais modèle (et logiciel, tout est lié) ?
Comme les chasseurs - je précise que je n'ai rien contre eux, j'ai même des amis chasseurs, mais l'exemple des inconnus est parfait - il y a les bons et les mauvais modèles...
Le bon modèle/logiciel, il me semble, doit regrouper les caractéristiques suivantes (liste non exhaustive, sentez vous libre de compléter) :
- Tourne, condition a priori sine qua non pour obtenir des résultats, ie. il est suffisamment stable pour ne pas "tout péter" dès que l'on fait une modification même mineure du modèle.
- Donne des résultats corrects, précis, confirmés à minima par une calibration.
- Donne des résultats reproductibles, explicables, logiques et stables : ie. si l'on modifie un paramètre, une configuration, les conséquences de la modification sont anticipables par le modélisateur.
Deux cas précis m'ont amené à partager cette réflexion :
1️⃣ Une étude d'incidence de projet en zone inondable, réalisée avec un des logiciels 1D/2D propriétaire de référence dans notre champs d'activité --> malgré une configuration rigoureusement identique (y compris un forçage du maillage 2D triangulaire pour ne pas intégrer de différences au stade du mesh) hormis l'intégration du projet via un MNT différent, des différences apparaissent dans les résultats dans des zones non impactées par le projet, en lien avec les échanges 1D/2D qui présentent des micro-différences, et qui se propagent jusqu'à produire des différences entre les runs de l'ordre de 5 cm, là où les incidences de projet sont regardées à l'échelle du cm.
➡️ Cas classique de non stabilité des résultats, qui fait perdre du temps à l'ingénieur et de la confiance dans la précision des résultats.
2️⃣ Une étude de caractérisation des zones inondables, réalisée avec un des outils 1D/2D gratuit les plus utilisés actuellement : la moindre modification de configuration d'un modèle conduit à des instabilités, sur un modèle full 2D pourtant fiabilisé, stable, et n'intégrant pas de difficulté majeure, puisque ayant déjà servi à produire un calage et différents scénarios de crues synthétiques.
➡️ Manque de fiabilité du logiciel, qui fait perdre du temps et nuit aux enjeux de planning des études réalisées, et in fine, à la réputation des ingénieurs en charge des calculs. (en clair : impossible de garantir le moindre délai dans ces conditions)
De tout cela, quelques observations :
▶️ Les quelques milliers de km de cours d'eau que j'ai déjà modélisés me conduisent forcément à être humble, j'ai très probablement une grande part de responsabilité dans les difficultés rencontrées --> Cela amène la nécessité de mettre en place des process de model review robustes, ce que nous faisons chez SURFACE LIBRE
▶️ Attention à évaluer le vrai prix du gratuit. Je suis fervent partisan de l'open source, des projets comme Qgis montrent l'intérêt de mettre en commun, mais un logiciel gratuit ne l'est jamais vraiment. Prenons l'exemple d'un bureau d'étude qui souhaiterait se lancer dans l'hydraulique fluviale avec un des logiciels gratuits communément utilisé comme outil pour démarrer. Une approche courante consiste à mettre un ingénieur junior (forcément, le taux horaire est moins élevé), qui aura fait quelques heures de formation en École d'Ingénieur, sur le sujet. Le manque d'expérience, à la fois du coté métier (ie. quelles sont les attentes, quelles réponses attendons nous du modèle) et logiciel conduisent régulièrement à des situations catastrophiques : ingénieurs en stress (voire pire), budgets et délais dépassés, managers et clients mécontents, réputation dégradée.
▶️Le choix d'un logiciel de modélisation est un vrai choix stratégique qui engage l'entreprise, d'autant plus lorsque les structures font "peu" de modélisation, et ne peuvent pas se permettre de maintenir la compétence modélisation sur plusieurs logiciels en parallèle. Des logiciels aux capacités en apparence similaire peuvent présenter des différences de fonctionnement, de stabilité et de fiabilité, très importantes, avec à la clef des gains (ou pertes) en temps et en budget très importants sur la durée.
Attention à ne pas se focaliser seulement sur le jeu d'équation et les modes de représentation offerts par un logiciel ou un autre...
Nous sommes sur Linkedin, donc, au delà de la diatribe, exutoire de quelques soirées passées à déboguer des modèles récalcitrants, vous l'aurez compris, avec SURFACE LIBRE nous pouvons vous accompagner sur ces sujets (ie. on a un truc a vendre) :
- Formation, support, accompagnement technique et méthodologique, aide au choix de logiciels
- Revues de modèles hydrauliques
- Distribution du logiciel de modélisation TUFLOW - que nous avons choisi de distribuer justement car, en tant qu'utilisateurs réguliers, il fait partie des rares outils à la fois performants et stables, une fois bien maitrisé
N'hésitez pas à me contacter pour échanger sur tous ces sujets, ici ou via notre site Surface Libre